Le BAL aime la photo. Le BAL aime les livres photos. J’aime le BAL et notamment cette exposition éclair qui nous plonge dans l’Iran d’il n’y a pas si longtemps à travers la collection de livres photographiques et politiques de l’artiste Hannah Darabi.
Depuis des années elle collectionne ces ouvrages publiés dans son pays d’origine (elle vit désormais en France) entre 1979 et 1983, soit cette « courte période de relative liberté d’expression correspondant à la fin du régime du Shah et aux débuts du gouvernement islamique ».
Premier tour du lieu : à l’étage où les livres sont sagement alignés, ce sont d’abord les images (le graphisme, les couleurs) qui frappent, pour qui ne lit pas le farsi. Lors d’un second passage (avec lecture des légendes…), je me prends à imaginer la vie secrète et probablement nocturne des éditeurs, des activistes, de cette « rue Enghelab où se concentraient les librairies.
Au sous-sol, les images du Téhéran d’aujourd’hui de Darabi se mêlent à d’autres, vernaculaires et à des textes d’autrefois. C’est dans ces « Reconstructions » que j’ai aimé me perdre le plus longuement, avant de réaliser qu’une voix se déplaçait dans l’espace, celle de l’anthropologue et chercheuse Chowra Makaremi, mettant des mots sur ces lieux et cette époque à la fois familiers et oubliés. Une époque où le livre était un des outils de la révolution. « Révolution » : « enghelab » en farsi…
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