Une cinéaste norvégienne, la puissance au féminin et le droit aux larmes pour tous…
Je me souviens d’une conversation avec des confrères journalistes (de sexe masculin) m’expliquant doctement que le cinéma d’Iram Haq était « trop féminin ».
Certes, Iram est une femme.
Une « femme de cinéma », indique le trophée reçu cet hiver au Festival de cinéma européen des Arcs.
Une cinéaste dont les films, tous sélectionnés à Sundance ou Toronto, ont jusqu’ici été d’inspiration autobiographique.
Son nouveau long métrage, LA MAUVAISE RÉPUTATION, retrace magnifiquement l’épopée vers la liberté d’une adolescente née en Norvège de parents Pakistanais.
Une tragédie que la réalisatrice a eut l’audace de traiter comme une histoire d’amour dysfonctionnelle.
Le film collectionne les prix du public et lors d’une avant-première, j’ai vu des hommes pleurer.
Qui croit encore, en 2018, qu’une « femme de cinéma » fait des « films de femmes » ?
« Déboulonner le pouvoir ne consiste plus de nos jours à prendre la Bastille mais à changer la façon dont les gens parlent et pensent », écrit l’intellectuelle américaine Laura Kipnis.
Iram Haq est donc femme, cinéaste et puissante.
Paris, avril 2018*,
dans l’étrange petit salon du distributeur ARP…
LA MAUVAISE REPUTATION, en salles le 6 juin
* Portrait extrait de la série « Power ».
Photo & texte publiés dans la revue La Septième Obsession, dans le cadre de ma carte blanche.
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